[REGARDS CROISÉS] HERVÉ ET WILLARD, AMBITION, VOLONTÉ ET JOIE DE VIVRE

Willard Mongis, 22 ans est embauché depuis 8 mois en tant que manœuvre sur le chantier de l’A10 au nord d’Orléans. Passionné par le BTP son rêve est de devenir conducteur d’engins. Hervé Gauthier, chef d’équipe terrassement, apprécie son rôle de formateur auprès de ce jeune homme souriant et volontaire. Ce duo de la série « Regards croisés » témoigne sur l’insertion professionnelle.

Quelles sont vos missions sur le chantier d’aménagement de l’A10 au nord d’Orléans ?

Willard. Je suis embauché en tant que manœuvre, c’est-à-dire que je fais un peu de tout. En ce moment, je suis les conducteurs d’engins, je leur donne les côtes qu’ils doivent respecter. Avant ça, je n’avais jamais travaillé sur un chantier. C’était tout nouveau pour moi.

Hervé. Je suis chef d’équipe terrassement sur l’autoroute A10 à Orléans. Ma mission c’est d’encadrer une équipe de conducteurs de machines de diverses fonctions (pelles à chenille, pelles à pneus, engins de transports routiers ou de chantier, bulldozers, niveleuses) avec du personnel à terre. J’encadre entre 2 et 25 personnes chaque jour en fonction des tâches à réaliser.
Le matin on embauche à la base vie, on récupère les hommes qui sont désignés dans notre équipe. Je les emmène sur le chantier et je leur distribue le travail à faire pour la journée.

Willard, quel est votre parcours ?

Willard. Je viens de la Martinique, ça fait un an que je suis en métropole. J’ai d’abord fait un CAP puis un bac pro en menuiserie, ensuite j’ai fait une formation dans le domaine de l’assainissement des eaux usées (tout ça en Martinique) puis en métropole j’ai eu un titre professionnel de conducteur d’engins : pelle à chenille, chargeuse et tombereau etc. et après je suis venu sur ce chantier.

Comment s’est passée l’intégration au sein de l’entreprise ?

Willard. L’intégration s’est très bien passée, j’avais un peu de stress car c’était ma première fois sur un chantier, et cela ne faisait pas très longtemps que j’étais en métropole. Et puis communiquer avec beaucoup de monde c’est tout nouveau. Ici c’est un grand groupe, ça me plaît. Si on a le sourire, tout le monde vient à nous.

Hervé. J’encadre Willard depuis son arrivée. Il a un parcours un peu spécial, c’est une fierté de l’accompagner car il est volontaire. Je lui ai appris pas mal de choses au quotidien, il s’est investi, il a bien progressé et aujourd’hui il veut évoluer.
Ce contrat lui a permis de comprendre les bases du chantier, de lire des plans, de comprendre l’environnement de travail et les enjeux liés à la sécurité ; c’est un bon poste pour progresser.

Un mot sur l’expérience en insertion et votre duo ?

Willard. L’insertion c’est un ensemble, parfois on est encadré, parfois on nous laisse en autonomie pour voir qu’on sait bien travailler. C’est une expérience très positive.

Hervé. Les jeunes en insertion ont tout à apprendre car ils commencent en bas de l’échelle. Moi j’aime bien former les gens ; lui il veut apprendre, on s’est bien trouvé. J’espère que ça lui rendra service pour la suite. Aujourd’hui il est autonome. Il s’est bien intégré au chantier c’est un bon exemple.

Et la suite ?

Willard. L’univers chantier me plaît. Je veux être conducteur d’engins : à la place de suivre la machine, je veux être dedans. Grâce à Razel-Bec j’ai pu passer le CACES 1 (pour les petits engins inférieurs à 6 tonnes) avec ma boîte d’intérim, ce qui m’a appris à conduire en sécurité. Mais le CACES et mon titre professionnel ne suffisent pas pour être conducteur d’engins. Il faut l’autorisation délivrée par l’employeur et cela s’obtient avec un peu plus d’expérience. Je vais donc ensuite trouver un emploi qui me permette de continuer à explorer ce métier et finir par atteindre mon objectif.