La protection de la faune et la flore
L’aménagement de l’autoroute A10 entre l’A19 et l’A71 au nord d’Orléans s’inscrit dans la démarche ERC « Éviter, Réduire, Compenser » qui consiste à concevoir un projet respectueux de l’environnement. Cette démarche donne la priorité aux mesures d’évitement, puis de réduction des incidences sur l’environnement, et définit si besoin des mesures de compensation ayant pour objet d’apporter une contrepartie positive du projet.
UN DIAGNOSTIC ÉCOLOGIQUE POUR DES MESURES D’ÉVITEMENT
Afin de prévenir d’éventuels effets du projet sur la faune et la flore, VINCI Autoroutes a fait réaliser un diagnostic écologique complet dès les études préalables. Ces inventaires, réalisés en 2011 / 2012 et en 2015 / 2016, ont permis d’identifier les différents types d’habitats et d’espèces faune/flore, de les classer en fonction de leur rareté et, par conséquent, de leur vulnérabilité.
Cet état initial de la flore et de la faune a permis de déterminer les précautions à prendre pour préserver les espèces à fort enjeu écologique. Le calendrier des travaux a ainsi été bâti en cohérence avec la biologie des espèces, en respectant notamment les périodes de reproduction.
Les mesures d’évitement, qui s’inscrivent dans la conception d’un projet, ont consisté à penser le projet sous l’angle environnemental, pour faire différemment ou ailleurs.
DES MESURES DE RÉDUCTION POUR FAVORISER LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE
Une fois qu’il a été établi que les atteintes à l’environnement n’ont pas pu être évitées, des mesures de réduction visant à réduire autant que possible la durée, l’intensité et l’étendue des incidences sont étudiées. Le projet d’aménagement de l’autoroute A10 au nord d’Orléans a été conçu de manière à maintenir la continuité écologique.
À cet effet, afin de favoriser la circulation des mammifères terrestres et des chauves-souris, des bosquets composés d’espèces locales vont être plantés de part et d’autre de certains ponts. Deux ponts, très peu fréquentés par les piétons et les véhicules seront aussi équipés de palissades en bois ou de haies pour atténuer l’intensité de la lumière et du bruit provenant de l’autoroute.
De manière plus générale, les pentes d’accès aux ponts seront adoucies pour optimiser la continuité paysagère.
D’autres mesures seront prises en faveur des mammifères de petites tailles, comme les entrées de buses qui seront travaillées en entonnoir pour permettre à la petite faune et aux amphibiens de mieux identifier l’entrée.
L’ensemble de ces mesures favorise également le déplacement de certains oiseaux.
DES MESURES COMPENSATOIRES POUR CONSERVER LA BIODIVERSITÉ
Des mesures compensatoires sont engagées afin de conserver la qualité environnementale des milieux aux abords de l’autoroute. 15 espèces feront l’objet de mesures compensatoires. Pour exemple, neufs mares vont être créées et quatre autres réaménagées afin à d’accueillir les populations d’amphibiens : Tritons ponctués, Tritons crêtés, Alytes accoucheurs, Crapauds calamites mais aussi les espèces communes à très communes comme les Crapauds communs et les Grenouilles vertes.
Concernant la population de Doronic à feuilles de plantain, espèce protégée au niveau régional, afin de maintenir la population initialement recensée, de nombreux pieds vont être transplantés sur deux parcelles forestières, dont celle d’origine afin que l’espèce se redéveloppe. Il est par ailleurs probable qu’à terme la Doronic à feuilles de plantain recolonisera les nouveaux talus autoroutiers.
De la même manière, une gestion spécifique de 6 hectares sera mise en place via la création de deux îlots de sénescence offrant un habitat de substitution aux espèces impactées par les défrichements et abattages d’arbres, notamment les populations de chauves-souris (Le Murin de Bechstein, l’Oreillard roux, la Pipistrelle de Nathusius). Ces mesures feront l’objet de suivis réalisés par des écologues plusieurs années après la mise en service.